I/ LE FONCTIONNEMENT DE L'ECOLE AVANT MAI 68

a) La place et les devoirs des élèves dans une école plutôt stricte


Tout d’abord il faut rappeler que l’école que nous connaissons aujourd’hui fonctionne bien différemment de l’école d’avant la révolution de mai 68. Le système éducatif était très strict et aucun débordement des élèves n’était toléré ; on parlait alors d’une discipline de fer. Les changements ont été très nombreux ; qu’il s’agisse des vêtements des élèves, de leur écriture, de leur punitions, de leur motivation et bien d’autres encore.Pour commencer, concernant, les vêtements, les élèves se devaient de venir en blouse ou en uniforme à l’école. Leurs habits personnels étaient réservés au dimanche et en soirée, de manière à ce qu’il n’y ait pas de différence entre les individus dans le cadre scolaire.
Pour ce qui est de l’écriture elle devaient être correcte sous peine d’une punition. Les élèves utilisaient une plume et un encrier, et étaient obligé d’écrire de la main droite. Les gauchers devaient alors se forcer à écrire de leur mauvaise main, puisque leur main gauche était attachée dans leur dos.


Mais s’il y a autres choses dont il faut parler, ce sont bien les punitions ! Les plus petites que pouvaient avoir les élèves, étaient d’aller au coin ou de porter le bonnet d’âne. Ce bonnet, bien que sa fonction ait changé au fil du temps, n’a pas toujours eu pour but d’humilier l’élève, mais de lui transmettre une intelligence (l’âne étant considéré comme un animal intelligent). De plus, si les élèves obtenaient de mauvaises notes ou étaient indisciplinés, ils étaient obligés de faire des tours de cour devant leur camarade et il arrivaient souvent que leur professeur, leur donnent des coups de règles sur les doigts. Mais en rentrant chez eux les élèves ayant obtenu une mauvaise note ou une punition étaient sur qu’ils auraient une nouvelle sanction imposée par leur parents. Ce système d’éducation permettait un plus grand respect des adultes.

Concernant le rapport entre l’école et la religion il est important de savoir qu’en 1826, bien avant la Révolution s’ouvrirent à Paris, des « salles d’Asiles ».*Pendant de nombreuses années l’école est donc restée sous le contrôle de l’Eglise et de la Monarchie, mais peu à peu des lois furent votées pour la rendre accessible à un plus grand nombre. Au XIXème siècle, les lois Guizot, Duruy et Ferry permirent à l’école de se détacher de l’église et de se placer sous le contrôle de l’Etat. Au fil du temps Les cours sont alors donnés par des enseignants et non des religieux, dans des bâtiments spécialement conçus pour l’enseignement scolaire.


*Salles dAsiles : Œuvre de bienfaisance destiné à garder les enfants pauvres de trois à six ans. C’est aussi une classe dont les élèves (très nombreux) étaient serrés les uns contre les autres sur des gradins, permettant l’initiation au catéchisme à l’aide d’images avec des planches murales ainsi que l’écriture avec des ardoises. Ce service est devenu vite indispensable dans les villes : en 1870 on en comptait déjà 4000.

Par rapport à la disposition des classes, des changements sont apparus en 1882. Le dictionnaire de Pédagogie de Ferdinand Buisson, proche collaborateur de Ferry, dresse ainsi la liste type du matériel pédagogique approprié : Des tableaux muraux pour la lecture et l’écriture, de grands tableaux ardoisés, un boulier compteur, des objets pour le dessin géométrique au tableau (règle, équerre, compas, rapporteur), un globe terrestre, les cartes murales de la terre, Europe et de la France, des instruments simples pour les expériences de physique et de chimie, des collections d’histoires naturelles etc.. Une réglementation très stricte était également présente, la salle de classe devait avoir une forme rectangulaire, un sol « parqueté en bois dur », une hauteur sous plafond d’au moins quatre mètres, ne pas excéder cinquante places et offrir une superficie minimale de 1.5 m² par élèves. Au large pupitre de 4 ou 6 places qui sera ensuite remplacé par le pupitre biplace.