b) Les relations entre maîtres et élèves

Avant la révolution de mai 1968, les pédagogues étaient très stricts, beaucoup plus qu’aujourd’hui. Il n’y avait aucune relation entre élèves et professeurs. Ils étaient distants et ne parlaient pas ensemble. Ils ne faisaient que leur travail et dans leurs cours régnait une atmosphère tendue. Jamais ils ne parlaient d’autres choses avec les élèves. Ils se faisaient respecter. Ils ne souriaient pratiquement pas et les élèves avaient « peur » du maître .Celles-ci étaient faites de telle sorte que les élèves ne recommencent pas. Ils ne parlaient jamais, qu’aux récréations. Il y avait une distinction très nette (visible) entre les jeunes et les adultes. Il n’y avait pratiquement jamais de dialogues et de partage. Les élèves écoutaient et buvaient les paroles des professeurs. Ils considéraient que c’était les adultes qui avaient raison et les élèves n’avaient pas leur mot à dire. Les maîtres évitaient d’aborder des sujets considérés comme « tabou ». Ils faisaient passer leurs idées, et les élèves ne prenaient jamais le risque de les contredire sous peine de punitions. Aucune relation de confiance n’était instaurée à cette époque. L’enseignant était un modèle pour les parents. Au XXe siècle, l'autorité de l'enseignant était largement reconnue par une société avide de savoir. En effet, ce dernier permettait aux générations suivantes de changer de statut social. Cependant, l'autorité pouvait aussi facilement engendrer des dérives autoritaires. Celles-ci empêchaient les élèves de prendre des initiatives, les rendant ainsi passifs. Aussi, cette autorité abusive entraînait parfois de nettes préférences ou de véritables détestations vis à vis de certains élèves.
La fonction principale des instituteurs de l’époque étaient la même que celle d’aujourd’hui : instruire les élèves. Il y avait une sorte de barrière entre eux et les professeurs, la distinction était très forte et très visible. Les enseignants donnaient comme aujourd’hui des devoirs à faire le soir et des exercices. Ils vérifiaient les cahiers de leurs élèves, ils devaient être corrects, sans bavures et sans taches d’encres. Si ce n’était pas le cas, les élèves étaient retenus et puni pour réécrire mieux leur travail. Les professeurs n'étaient jamais en grève,
« Nous ne faisons aucun graffiti sur les murs, les filles étaient habillées comme de véritables jeunes filles bien élevées... et non comme des apprenties jet seteuses... affranchies...et les garçons ne leur crachaient pas dessus... comme maintenant. La plupart de nos parents avaient un grand respect vis-à-vis des instituteurs et des maîtres d’école. » Témoigne monsieur X

Rousseau a écrit " Le maître s’efforcera de suggérer et non d’ordonner. Il s’agit de convaincre chaque enfant qu’en obéissant à ‘’la règle du jeu scolaire’’ il joue son rôle dans l’organisation, la bonne tenue, la discipline de la classe […]. C’est par la pratique de l’autodiscipline, et non par la discipline imposée que l’on accoutumera l’enfant à l’usage de la liberté ".